Reconnaître une affection digestive sévère
Les causes digestives
Habituellement, les organes contenus dans la cavité abdominale sont silencieux : leur fonctionnement est autonome et échappe aux structures de la conscience. Une pression, comme par exemple appuyer avec ses mains sur la paroi abdominale à la hauteur d’un organe sain, ne provoque aucune sensation douloureuse. Mais cet organe, s’il est pathologique devient spontanément douloureux et la pression par les mains exacerbe la douleur.
Plusieurs types de stimuli sont capables de provoquer une douleur aiguë si l’organe présente un état pathologique. Ainsi :
Une inflammation-infection, une irritation chimique abaissent le seuil d’apparition de la douleur à la pression ou à la distension ;
Une ischémie faisant suite à une brutale interruption de la perfusion artérielle provoque une sensation de douleur intense (pensez à la douleur de l’infarctus) ;
Une obstruction mécanique d’un organe creux (intestins, canaux biliaires etc.) est douloureuse. La douleur dans ce cas est liée à la distension de l’organe considéré, en amont de l’obstruction d’une part et aux spasmes des muscles propres de l’organe (s’il s’agit de l’intestin) d’autre part.
Du fait de la complexité du système nerveux, un organe malade « projette » sa douleur vers une zone de peau et un territoire musculaire. Ces projections peuvent être géographiquement plus ou moins proches de l’organe. Dans quelques cas la douleur peut avoir une projection à distance : une colique hépatique donne une douleur remontant « en bretelle » vers l’épaule droite.
Quelles sont les affections possibles :
Certaines affections sont dites chirurgicales, elles surprennent leur victime et sont généralement urgentes. Ce sont les : appendicite, diverticulite, coliques hépatiques, cholécystites, pancréatites, tumeurs bénignes ou malignes, abcès, torsion, perforations d’ulcère. Dans ces cas la douleur est volontiers (mais pas toujours) intense et se propage en irradiant dans différentes directions. Elle est généralement accompagnée de certains signes tels que : pâleur, sueurs, fièvre, malaise, angoisse, agitation, constipation brutale et opiniâtre avec arrêt des gaz, nausées et vomissements. Gonfler le ventre par l’inspiration devient difficile voire impossible, la palpation de la zone douloureuse donne une sensation de dureté (« ventre de bois »). Tousser aggrave nettement la douleur. Ces signes d’accompagnement de la douleur sont des indices de gravité.
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D’autres causes dites médicales sont également sérieuses et nécessitent d’être prises en charge rapidement. Ce sont : ulcères, hépatites, maladies inflammatoires (maladie de Crohn, recto-colite hémorragique), gastrite, duodénite etc. Les mêmes signes d’accompagnement, donc de gravité sont présents (à la différence que des diarrhées peuvent se voir plutôt qu’une constipation).
Enfin, il existe des causes médicales simples. Ce sont heureusement les plus fréquentes :
Gastro-entérite. Voir le chapitre « diarrhées saisonnières et turista » ;
Douleurs gastriques. Voir le chapitre « douleurs d’estomac » ;
Colopathie fonctionnelle, encore appelée colite spasmodique ou maladie du colon irritable. Nous traitons cette affection ici plus en détail.
2. Les causes liées au péritoine
Le péritoine est une sorte d’enveloppe double qui recouvre, sépare et vascularise l’ensemble des organes contenus dans l’abdomen. Il peut être le siège d’infection, d’inflammation et d’irritation. Une péritonite est donc l’atteinte pathologique du péritoine. Elle est par définition grave et il est urgent de recourir à un médecin. La douleur de péritonite est similaire à celle des causes digestives, à la différence qu’elle est plus rapidement généralisée à l’ensemble de l’abdomen. Elle est majorée par la pression et la mise en tension (inspiration forcée) de la paroi abdominale
